Issu par son père d’une famille de la noblesse du nord de l’Italie implantée en Lorraine depuis 1800, Stanislas de Guaita se fit d’abord connaître par ses poèmes, avant de devenir l’un des éléments majeurs de l’ésotérisme français à la fin du 19e siècle.
D’abord séduit par les œuvres d’Helena Blavatsky, il suivit la voie de la théosophie jusqu’en 1888, mais c’est l’œuvre d’Eliphas Lévi qui l’inspirera ensuite. Il est à l’origine de l’adhésion au martinisme de Maurice Barrès, son ami de lycée, et fut grandement influencé par les travaux d’Antoine Fabre d’Olivet, dont la traduction en français des “Vers d’Or de Pythagore” de Lycius fait encore autorité.
En 1887 il écrivait encore avec Augustin Chaboseau et Gérard Encausse dans le Lotus Rouge, revue de la Société Théosophique, quand il entreprit avec ses deux amis et Joséphin Péladan de créer un nouvel ordre initiatique. Désirant disposer pour cet ordre d’un tarot kabbalistique, il s’adressa à Oswald Wirth qui en dessina une première ébauche dès 1887. Le premier tarot d’Oswald Wirth sera enfin publié en 1889, sous l’égide de l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix fondé en 1888. Faisant de Wirth le germanophone son secrétaire en même temps que le secrétaire de l’Ordre, Guaita l’aida à écrire un français riche et précis. D’une grande érudition dans le domaine ésotérique, il possédait une riche bibliothèque dans laquelle Wirth puisa avec gourmandise.